Collonges au Mont d'Or

Cette place est le résultat de la volonté d’un maire, le Lieutenant-Colonel Jean-Pierre Arnaudet, retraité en 1815 des Armées de la Révolution puis de l’Empire. Élu maire en 1837, il est connu à Collonges-au-Mont-d’Or pour avoir réussi à mettre un terme, autour de 1850, au conflit divisant des habitants sur la construction d’une nouvelle église et d’un cimetière.

Il est connu aussi car il a parqueté son salon rue de l’Épine avec les crosses de fusils pris aux Autrichiens en 1814, souvenir de grognard.

Pour façonner la place que nous connaissons aujourd’hui, il donna à la municipalité, en 1847, l’usufruit à perpétuité d’un morceau de son terrain et convainquit M. Auguste, l’aubergiste situé en face, d’en faire de même. À une seule condition dans l’acte notarié du 4 mai 1847 : la place devait demeurer un lieu public.

Puis, en 1851, Arnaudet fit édifier les murs qui limitent la place à l’ouest et au sud, en rangs alternés de pierres à gryphées et de pierres jaunes.

La Boule Saint-Martin…

En ces temps lointains, Collonges ne possède pas de salle des sports. Les sportifs vont alors utiliser la belle surface de la place Saint-Martin : les boulistes, qui créent dans les années 1930 la Boule Saint-Martin avec son célèbre banquet annuel à l’auberge devenue hôtel Brandt, nom du nouveau propriétaire, les basketteurs aussi.

On construit même un urinoir encore visible contre la façade de la Villa Saint-Martin. Et l’hôtel possède une pompe à essence manuelle.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale

Le 10 septembre 1944, un comité de libération, mené par René Verdénal, s’installe dans l’hôtel. Derrière une légitimité de façade, se cachent des dérives d’extorsions et on y convoque de braves citoyens que l’on accuse de tout. Un climat détestable se crée dans le village. René Verdénal sera arrêté et emprisonné le 8 décembre 1944.

Après son départ, Edmond Cretin, maire élu le 13 mai 1945, parlera de « la seconde Libération de Collonges « .

La place Saint-Martin effacera ses plaies de guerre et d’après-guerre en devenant le soir du 8 mai 1945 le lieu d’un grand bal populaire.

L’urbanisation après la guerre

Avec l’urbanisation, en 1948, la rue Saint-Martin fut élargie. Et, grand choc pour les Collongeards, les platanes séculaires de la place, diagnostiqués en mauvaise santé par la Métropole de Lyon qui les gère désormais, furent abattus fin 2014 et remplacés par 6 micocouliers.

Digne place des Monts d’Or, Saint-Martin est bercée par un ruisseau couvert qui coule depuis la propriété Notre-Dame du Grand-Port vers la Saône. Il se transforme parfois en torrent de boue comme le 24 août 1956 où des pluies torrentielles s’abattirent sur le village.

Un article rédigé par l’association Au fil des Mémoires